Singing In The Rain

On a ses petits plaisirs. Simplistes, mais agréables. Futiles, mais délicieux. Surtout les jours où on pense que son monde s’écroule. Quand on nous annonce que notre emploi du temps nous fera lever tout les jour pour 8h. Quand on nous annonce qu’un M&M sera priver de son Lutti en Italien. Quand on se fait entendre dire que sa rencontre importante sera sûrement décalée, dans la mesure ou on puisse la décalée. Alors quand ce genre de journée me tombe dessus, j’aime bien qu’elle finisse comme aujourd’hui.

Se faire virer du CDI parce qu’on rigole. Se faire virer des couloirs parce qu’on s’aime trop fort. Finir sous l’arrêt de bus & bosser sa Géographie. Se faire lire un livre Anglais par une Américaine qui écoute de la musique perturbante. Découvrir le mot pinpoint & se taper une barre pendant 10 minutes. Rentrer du lycée accompagné de sa Sœur d’enfance & de Mary Poppins. Se faire taper dessus par ces mêmes personnes parce qu’elles tiennent énormément à vous & essayent de vous protéger de vos propres sentiments. Masquer la vérité pour essayer de ne pas décevoir celle qu’on ne voudra jamais perdre. Rentrer en 10 minutes, préparer son sac de sport, attraper 2 barres de céréales, nettoyer les écouteurs de son Ipod pleins de chocolat parce qu’évidemment on à pas penser à fermer le sachet de gâteaux qui était dans la même poche dans le sac. Partir, puis revenir en se rendant compte qu’on a oublier ses affaires. Marcher, lentement, en écoutant My Chemical Romance a fond. Passer devant le collège en se félicitant d’avoirs au moins 2 neurones de plus que tout ces abrutis flanqués sous l’arrêt de bus. Attendre qu’une voiture nous laisse passer au passage piéton. Arriver en sport, se changer dans les vestiaires où une flaque d’eau fait la moitié de la superficie du local. Commencer l’entraînement, & renouer avec un camarde de 6^e, dont on arrive plus à se rappeler, mais qui apparemment se rappelle des affreuses lunettes qu’on portait à l’époque. Puis démarrer les matchs. Perdre 22/20. Gagner 21/14. Perdre 21/19. Mal se réceptionner en allongeant la jambe pour réussir ce magnifique revers. Tomber, & sentir son épaule craquer & partir on ne sait où. Rester allonger là pendant 5 minutes. Se relever pour faire des stupides moulinets du bras pour vérifier qu’il est toujours bien accrocher là où il doit être. Faire une tournante. Être émerveillé par la grâce & la technique de Lily, 3 ans. Croiser sa Sœur d’enfance en partant.

Il pleut. Je sors ma musique. Ca c'est mon plaisir. Zazie à l’aide. J’en ai marre de cette journée. Il pleut plus fort. Alors je chante & je marche. Lentement. Je veux être trempé. Je veux que mes cheveux dégoulinent. Je veux que mes vêtements trempés se plaquent contre moi. & je continue à chanter. Plus fort. Je me fait dépasser par un joggeur & me tape la honte de ma vie sur Doolididom. Mais je m’en fous. Il est tard, il fait presque nuit, il flotte & je chante. Je me sens bien sous l’eau. Alors je rêve. Que la voiture arrive. Que le A se gare. Que le C sorte. J’me suis stoppé en plein milieu de la route. Une porte qui claque me ramène dans le monde réel. Il pleut toujours, je lève la tête. Je souris, je baisse les yeux, je suis heureux. Je me relève & je marche. Je pars, fin de l’histoire.

Nostalgie du dimanche de novembre.